vendredi 1 avril 2011

Le Kérala, un coin de paradis?

Nous avons donc abordé l'Inde par l'État du Kérala (j'ai mis la carte dans le premier message: il est en bas de la page d'accueil de ce blog).
Arrivée à Trivandrum, la capitale de 2 millions d'habitants. La population du Kérala ne comporte qu'une moitié d'hindouistes, mais 25% de chrétiens et autant de musulmans. Les monuments de ces trois religions sont partout visibles et dans des couleurs parfois chatoyantes.




Au pied de cette statue, elle-même proche d'une grotte artificielle à trois étages contenant un autre Christ, une Pieta et un crucifix, des femmes prient, chantent et apportent des offrandes de fleurs. Rien à envier à notre Sacré-coeur, et une foi vibrante en plus!


Le Kérala est une région luxuriante où les plantations de cocotiers et de bananiers abondent et notre guide John (un chrétien comme l'indique son nom) nous explique que le poids des travailleurs des plantations a fait du Kérala le seul État à avoir un Parlement à majorité communiste.

Les deux jours qui suivent notre arrivée, nous les passons à Kovalam, village proche de la capitale, dans un hôtel qui abrite un centre de soins ayurvédiques. Je ne peux m'empêcher de penser que le jardin d'Eden ressemblait à cette palmeraie au milieu de laquelle se sont installés les bungalows disséminés parmi les cocotiers. Des cris d'animaux et des chants d'oiseaux tout le jour; beaucoup de croassements de corneilles qui sont nombreuses, mais d'autres bien plus étranges à nos oreilles . Dans le toit d'un bungalow une famille de singes a installé son quartier général. L'intérieur des bungalows respire un parfum colonial incontestable, et britannique de surcroît: plafond tressé en feuilles de bananier, moustiquaire, brasseurs d'air, meubles de teck...



Pour entretenir ce coin de paradis une foule de jardiniers souvent au féminin. Je me ferai la même remarque tout le long du séjour: l'Inde a plus d'un milliard d'habitants et le personnel est toujours très nombreux dans les hôtels et presque toujours charmant et efficace.
L'hôtel de Kovalam offre des soins ayurvédiques et des consultations médicales avec la pharmacopée adaptée. Tout le groupe s'est offert une heure de massage intensif à l'huile bien chaude, dont on sort bienheureux et cassé. L'offre du restaurant est en correspondance avec cuisine végétarienne et infusion à volonté.



Au pied de la falaise sur laquelle est juché ce lieu enchanteur, une plage infinie et ses cabanes de pêcheurs qui donnent une image de l'Inde plus réelle. Tous les matins une vingtaine de pêcheurs tirent un immense filet pour se partager une prise dérisoire: trois merlans et quelques sardines. Le spectacle est magnifique, c'est le même qu'en Afrique et dans bien d'autres lieux; comme en Afrique - surtout depuis quelques décennies où le poisson a disparu pour l'autochtone, traqué par les énormes chalutiers européens ou autres - c'est la misère. Un adolescent , fils de pêcheur, croisé sur la plage me raconte dans un très bon anglais son désespoir de ne pouvoir continuer ses études faute de moyens. Sur les marchés que nous parcourrons les poissonnières se montreront les plus agressives: on sent la dureté de leur vie et l'humiliation de leur condition, contrairement aux autres commerçants d'un abord facile.

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